Prêt In Fine : Comprendre et Maîtriser le Tableau d’Amortissement

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  • Dernière modification de la publication :17 juin 2025

Le remboursement d’un prêt in fine représente une modalité de financement particulière qui mérite une attention toute spéciale. Cette forme d’emprunt, bien que moins répandue que l’emprunt amortissable classique, présente des caractéristiques uniques qui peuvent s’avérer particulièrement avantageuses dans certaines situations d’investissement. Cet article vous propose un calculateur de prêt in fine.

Fonctionnement du Remboursement In Fine


Le remboursement in fine se distingue fondamentalement des autres modalités de financement par sa structure particulière. Contrairement aux emprunts traditionnels où le capital est remboursé progressivement, le prêt in fine implique un remboursement intégral du capital emprunté en une seule fois, à l’échéance du contrat.

Durant toute la durée de l’emprunt, l’entreprise ne s’acquitte que du paiement des intérêts, calculés sur le montant total emprunté. Ces intérêts demeurent constants tout au long de la période d’emprunt, ce qui simplifie considérablement la gestion financière prévisionnelle. L’entreprise doit parallèlement constituer une épargne ou un placement permettant de disposer des fonds nécessaires au remboursement du capital à l’échéance.

🧮 Calculateur de prêt in fine









Exemple Concret


Prenons l’exemple de la société DYNAMIS, spécialisée dans l’acquisition de locaux commerciaux. Cette entreprise contracte un prêt in fine de 500 000 € sur 10 ans au taux de 3,5 % annuel pour financer l’acquisition d’un local commercial générant des revenus locatifs.

Tableau d’amortissement :

AnnéeCapital restant dû début de périodeIntérêts annuelsAmortissementAnnuitéCapital restant dû fin de période
1500 000 €17 500 €0 €17 500 €500 000 €
2500 000 €17 500 €0 €17 500 €500 000 €
10500 000 €17 500 €500 000 €517 500 €0 €
🧩
Capital restant dû
Pour toutes les échéances (sauf la dernière), cette valeur reste constante et égale au montant initial de l’emprunt.

Contrairement aux prêts amortissables où cette valeur diminue progressivement, le capital restant dû ne varie pas dans un système in fine.

Concernant le calcul des intérêts, la formule à utiliser est celle ci :

Intérêts = Capital emprunté × Taux d’intérêt périodique

Le montant des intérêts est supérieur à celui d’un prêt amortissable équivalent car les intérêts portent constamment sur la totalité du capital.

Comptabilisation du prêt In Fine


Enregistrement initial

L’enregistrement comptable de la souscription d’un prêt in fine suit les principes comptables généraux.

DateCompteLibelléDébitCrédit
01/01/N512Banque500 000 €
01/01/N164Emprunt auprès des établissements de crédit500 000 €

Comptabilisation des Intérêts

Le paiement des intérêts s’effectue périodiquement selon les modalités contractuelles. Ces intérêts constituent une charge financière déductible.

DateCompteLibelléDébitCrédit
31/12/N6611Intérêts des emprunts et dettes17 500 €
31/12/N512Banque17 500 €

Pour aller plus loin au sujet du remboursement des intérêts vous pouvez consulter notre article dédiés aux charges à payer qui traite des intérêts courus non échus.


Remboursement final du capital

À l’échéance, le remboursement du capital donne lieu à l’écriture suivante:

DateCompteLibelléDébitCrédit
31/12/N+9164Emprunt auprès des établissements de crédit500 000 €
31/12/N+96611Intérêts des emprunts et dettes17 500 €
31/12/N+9512Banque517 500 €

Risques liés au prêt In Fine


Manque de trésorerie

Le prêt in fine comporte des risques particuliers qu’il convient d’identifier et de maîtriser. Le principal risque réside dans l’incapacité de l’entreprise à constituer l’épargne nécessaire au remboursement du capital à l’échéance. Cette situation peut conduire à des difficultés financières majeures si l’entreprise n’a pas anticipé cette échéance.


Garanties et nantissements

Les établissements de crédit exigent généralement des garanties renforcées pour ce type de financement. Ces garanties peuvent prendre la forme d’un nantissement sur les placements financiers de l’entreprise, d’une hypothèque sur le bien financé, ou d’une caution personnelle du dirigeant.


Constitution d’une épargne dédiée

Pour sécuriser le remboursement à l’échéance, l’entreprise doit mettre en place une stratégie d’épargne adaptée. Cette épargne peut être constituée via des placements financiers rémunérés, tels qu’une assurance-vie, des OPCVM, ou des comptes à terme.


Risque lié à la rentabilité

L’efficacité du prêt in fine dépend largement de la capacité de l’entreprise à générer un rendement supérieur au coût de l’emprunt. Dans le cas d’un investissement immobilier locatif, les revenus générés doivent couvrir les intérêts d’emprunt tout en permettant la constitution de l’épargne nécessaire.

Foire aux Questions (FAQ)


Qu’est-ce qui différencie l’emprunt in fine de l’emprunt classique ?

L’emprunt in fine se caractérise par le remboursement intégral du capital en une seule fois à l’échéance, contrairement à l’emprunt classique où le capital est remboursé progressivement.

Comment comptabiliser les intérêts d’un emprunt in fine ?

Les intérêts sont comptabilisés en charges financières (compte 6611) et constituent une charge déductible pour l’entreprise.

Quels sont les risques principaux de l’emprunt in fine ?

Le principal risque réside dans l’incapacité à constituer l’épargne nécessaire au remboursement du capital à l’échéance.

À qui s’adresse principalement l’emprunt in fine ?

Ce type de financement s’adresse aux entreprises et aux investisseurs avec une forte capacité d’épargne.

Quelles garanties sont exigées pour un emprunt in fine ?

Les banques exigent généralement des garanties renforcées : nantissement, hypothèque, ou caution personnelle.

Comment calculer le coût total d’un emprunt in fine ?

Le coût total correspond aux intérêts payés sur toute la durée, calculés sur le capital initial, plus les éventuels frais annexes.

L’emprunt in fine est-il plus coûteux qu’un emprunt classique ?

Oui, le coût total est généralement plus élevé car les intérêts sont calculés sur l’intégralité du capital pendant toute la durée.

Comment sécuriser le remboursement à l’échéance ?

Il convient de constituer une épargne dédiée via des placements financiers rémunérés et de suivre régulièrement l’évolution de cette épargne.

Conclusion


L’emprunt in fine représente un outil de financement sophistiqué qui nécessite une analyse approfondie des besoins de l’entreprise et de sa capacité à en maîtriser les spécificités. Son utilisation judicieuse peut générer des avantages substantiels, mais elle exige une gestion rigoureuse et une anticipation des échéances.